Nous n'avons traversé que deux ou trois villages et dépassé des mines à ciel ouvert avant d'être arrêtés par un barrage des insurgés. L'orage s'écroule sur le hangar en tôle. Nous sommes une dizaine de naufragés assis sur des bancs, quelque part sur cette planète comme une grenade dégoupillée dans la main d'un dieu idiot et distrait.
Patrick Deville, Kampuchea
Seuil, 2011