A mi-chemin des nuages, à mi-chemin des anges, à mi-chemin des astres, embrasé d'un feu inadurant (comme ces feux follets qui courent sur la mer par les nuits orageuses ou sur les ossements épars d'un cimetière), Yunus a franchi cette nuit tous les seuils entre visible et invisible. Il a franchi ce qui sépare le jour de la nuit, la rose de son épine et l'huître de sa perle. Il est l'huître et sa perle, la rose et son épine, le sable et le rivage, le chant et le chanteur, la bouche et le baiser, l'errant et le chemin.
Jacques Lacarrière, La poussière du monde
NiL Editions, 1997